Biographie

Amal Abdenour est une artiste plasticienne d'origine palestinienne de formation classique qui va émerger en 1969 comme pionnière de l'art corporel par l'usage expérimental et détourné de la première photocopieuse en France et ce, pendant dix ans. Ses auto-portraits exposés attestent d'un œuvre puissant, entre exil forcé et affirmations plastiques et militantes. Ses oeuvres ont été présentées dans de nombreuses expositions, telles que le Palais de l'Unesco, l'Enseigne des Oudin, la Maison de la culture de Rennes et le Musée d'art moderne de Paris.

Présentation

Issue d'une fratrie de cinq enfants, Amal Abdenour est née en 1931 à Naplouse en Palestine. Dès le début de la « Nakba », en 1948, sa mère, veuve depuis quelques années, décide de partir s'installer avec sa famille au Caire, laissant derrière eux tous leurs biens immobiliers comme agricoles dont ils vivaient agréablement. Amal après avoir terminé ses études secondaires, intègre les Beaux-Arts de Zamalek. Elle va se retrouver dans l'entourage de Ramsès Younane et Inji Efflatoun, les deux précurseurs du mouvement « Art et Liberté ». Elle y rencontre aussi le jeune peintre William Ishaq, qui l'initiera aux théories marxistes et l'introduira dans le milieu des jeunesses communistes, alors traquées sévèrement par le nouveau gouvernement de Nasser. Amal et son frère jumeau Souhail ainsi que William Ishaq et tant d'autres intellectuels de l'époque, seront arrêtés et emprisonnés en 1952. Amal et Souhail resteront enfermés à la prison de la Citadelle pendant 2 ans et demi. William Ishaq y sera incarcéré dix années.

En 1955, à sa sortie de prison, Amal participera à quelques expositions, présentant notamment des œuvres exécutées en prison, un art à dimension souvent ouvertement politique, très inspiré par la peinture occidentale figurative de l'époque. Après un séjour en Lybie, elle arrive à Paris en 1962. Elle décide de rester en France pour parachever sa formation artistique. Elle y suit les cours du soir de dessin de la ville de Paris et rentre à l'école des Beaux-Arts pour intégrer l'atelier d'Albert Lenormand. Elle sera diplômée en peinture murale, fresque et en mosaïque. Elle se confronte également aux autres courants artistiques qui émergent à cette époque à la recherche de nouveaux moyens d'expression.

La fin des années 60 annonçant de grands bouleversements sociaux et économiques, elle cherche donc un autre support que pictural, qui puisse être interactif, en phase avec l'évolution de la société et des révolutions ambiantes. En 1970, elle découvre LA MACHINE qui bouleversera son univers plastique, une source infinie d'inspiration/création. Ce sera pendant une décennie son seul mode d'expression : « l'électrographie ».

Amal devient alors en France mais aussi à l'International, l'une des pionnières du « Copy Art » mais aussi de « l'art corporel ». Elle commence ses premiers « autoportraits » par électrographie en noir-blanc en 1970 puis en couleur dès 1974 sur des machines RanXerox.
Autoportraits fragmentaires d'un corps morcelé, déformé, recréé comme autant de recherches identitaires, d'un moi en exil se constituant comme un autre et autrui comme alter ego. Images d'un corps sexué montré sans tabou, libéré de toute contrainte morale, de tout voile.

Elle obtient en 1977 un atelier d'artiste à Nogent-sur-Marne, où elle recrée dans son jardin, les signes et l'atmosphère d'une guerre permanente qui la hantera toujours. Aux portes de l'atelier, elle réalise ainsi une installation évocatrice faite de pierres, de sable et de bambous.
Du « Copy Art », à « l'art de l'affiche » et du « slogan », il n'y a qu'un pas. Son art redevient politique, elle est dans la revendication, dans la cause et n'hésite pas à descendre dans la rue avec ses affiches pour manifester son identité palestinienne.

Amal est décédée le 8 novembre 2020 à 89 ans.

Œuvres
Vues d'installation
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