Topologie discrète : Georges Koskas & Farah Khelil

28 Janvier - 15 Mars 2025
Présentation

La galerie lilia ben salah est heureuse de présenter Topologie discrète, une exposition en duo réunissant les artistes Georges Koskas (1922-2013) et Farah Khelil (1980).

Cette exposition marque le premier acte d'une conversation silencieuse entre les deux artistes originaires de Tunis. Bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés, leurs œuvres semblent converger sur plusieurs points, dévoilant des affinités dans leurs approches de l'espace et de la composition, et plus généralement dans leur rapport à la musique et à la peinture.

Arrivé à Paris en 1946, Koskas se forme dans les ateliers d'André Lhote et de Fernand Léger, avant de s'en éloigner pour développer une pratique sensible et intuitive de la peinture, marquée par une esthétique dépouillée fondée sur la répétition et la dissémination. Dans les années 1950, il se distingue par ses tableaux à points, qui font de lui l'une des figures les plus originales de l'abstraction géométrique, avant d'effectuer un virage figuratif qui sera incompris de ses contemporains. Les œuvres de Koskas présentées dans cette exposition appartiennent à cette période marquante, que l'histoire de l'art officielle a retenue de manière quasi exclusive.

Formée aux Beaux-Arts de Tunis au mitan des années 2000, Khelil découvre cette même histoire par le biais du livre et d'autres outils de médiation et d'apprentissage, avant d'en faire l'expérience tangible dans les musées parisiens quelques années plus tard. Depuis, Khelil n'a cessé d'interroger et de redéfinir son rapport aux images et à l'art occidental, tout en construisant son propre langage à travers la dispersion et la superposition de matières et de documents, ainsi que l'oblitération de peintures figuratives existantes, dont elle conserve uniquement de minuscules détails, ouvrant ainsi l'espace pictural.

En mathématiques, la « topologie discrète » désigne une structure d'espace topologique où les points sont isolés les uns des autres, formant une séquence discontinue. Ici, elle renvoie au support de la toile, du papier ou encore du bois, mais aussi à l'espace de l'exposition où les œuvres de Khelil et Koskas se déploient et se répondent. Minimales et épurées, ces œuvres ponctuent l'espace topologique de l'exposition en révélant des étendues infiniment vastes, qui restent à explorer.

 

Fatma Cheffi, janvier 2025

Œuvres